Usservatoriu Corsu di a Prutezzione di a Zitellina
Observatoire Corse de la Protection de l'Enfance

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La prévention spécialisée est à la fois définie par des textes et par des pratiques. Elle a pour objectif de prévenir la marginalisation et l’inadaptation des jeunes et de leurs familles, d’être un moyen de socialisation et de promotion des jeunes en grande difficulté et de leur permettre l’accès à un statut et une identité sociale. Elle entre dans le champ de l’Aide Sociale à l’Enfance.  Il a été décidé de cibler plus particulièrement la tranche d’âge des 13-25 ans, période d’adolescence où sont susceptibles de se multiplier les conduites à risques. 

Le cadre réglementaire

L’arrêté du 4 juillet 1972 fixe le cadre réglementaire de la prévention spécialisée.

« Peuvent être agréés les organismes qui, implantés dans un milieu où les phénomènes d’inadaptation sociale sont particulièrement développés, ont pour objet de mener une action éducative tendant à faciliter une meilleure insertion sociale des jeunes, par des moyens spécifiques supposant notamment leur libre adhésion. Ces organismes doivent disposer d’une équipe de travailleurs sociaux expérimentés : éducateurs, animateurs, personnes bénévoles compétentes en matière de prévention. L’action éducative de ces organismes est menée en collaboration avec les services sociaux, les groupements et établissements socio-éducatifs et culturels ».

Plusieurs principes régissent le fonctionnement de la prévention spécialisée : l’absence de mandat nominatif à l’origine de l’action, le respect de l’anonymat des jeunes et des familles, la libre adhésion, l’inter-institutionnalité et la non-institutionnalisation des actions.

La libre adhésion du public est le seul principe formalisé dans l’arrêté du 4 juillet 1972 (article 5) et reste donc un principe indiscutable. Le public a la possibilité d’accepter ou de refuser la relation éducative proposée.

La prévention spécialisée est la seule mission publique en mesure de proposer une alternative dans le champ de la protection de l’enfance, à l’action éducative sous mandat individuel administrative ou judiciaire.

Les articles L121.2 et L221-1-2 du Code de l’Action Sociale et des Familles (CASF) constituent la base légale des actions de prévention spécialisée. 

Les territoires d’intervention

Les trois équipes éducatives, composées de dix éducateurs et d’une psychologue interviennent sur des territoires distincts :

  • Bastia agglomération, allant de la commune de San Martino di Lota jusqu’à la commune de Lucciana (5 éducateurs).
  • La Plaine orientale nord, allant de Lucciana jusqu’à la commune de Cervione (3 éducateurs).
  • La Balagne, composée de 2 intercommunalités de l’Ile Rousse et Calvi (2 éducateurs).
  • Sur chaque territoire d’intervention, l’association dispose d’un local d’accueil.
  • Le local de Bastia se situe à LOGIREM Bât R1, Paese Novu, route Royale, 20600 Bastia (c’est également le siège social de l’association).
  • En Plaine orientale, le local situé dans la cité HLM sur la commune de Folelli
  • En Balagne, le local est implanté 3 Place Delaunay à l’Ile-Rousse

Le personnel de l’association LEIA

L’équipe est composée :

  • 1 directrice, 1 chef de service, 1 comptable, 1 secrétaire
  • 10 éducateurs, 2 médiateurs sportifs, 1 psychologue.

Le public de la prévention spécialisée

Les interventions de l’association LEIA s’adressent à des jeunes, garçons et filles, âgés de 13 à 25 ans en voie de marginalisation, en risque d’exclusion selon l’article L221-1 et-2 du Code de l’action sociale des familles ou tout simplement qui rencontrent des difficultés dans leur parcours ou dans leur famille.

Ces jeunes gens sont accompagnés dans leur environnement familial et social. La prise en charge est globale et prend en compte la dimension familiale.

Les modalités d’intervention

La prévention spécialisée se caractérise par des modalités d’intervention qui ont pour finalité l’entrée en contact avec des jeunes en difficulté. Elles sont de plusieurs ordres et s’articulent préalablement autour de l’analyse sociogéographique du territoire où se manifestent des risques d’inadaptation sociale. 

La présence sociale

On entend par présence sociale, une intervention dans les espaces plus ou moins formalisés que les jeunes fréquentent. C’est ce que l’on appelle communément le travail de rue.
C’est le mode d’action privilégié qui permet de nouer des relations avec un milieu qui n’en a pas fait la demande. Il s’agit, d’être repéré comme un professionnel pouvant intervenir sur des problématiques individuelles et collectives. Il peut également offrir la possibilité de désamorcer des conflits qui peuvent survenir entre les jeunes et leur environnement social (voisins, commerçants, associations, …). Cela permet une certaine régulation du milieu et un début de reconnaissance de l’éducateur par les jeunes, comme interlocuteur potentiel.

Les accompagnements éducatifs et sociaux

Les accompagnements éducatifs et sociaux consistent à aller vers les jeunes en voie de marginalisation dans le but de favoriser leur inscription sociale. Il s’agit d’amener ou de ramener ces jeunes vers les dispositifs de droit commun auxquels ils n’ont pas toujours accès.

Notre souplesse de travail et notre disponibilité liées à notre cadre d’intervention autorisent l’éducateur à prendre le temps d’établir une relation de confiance. L’objectif est de faire émerger les potentialités des personnes en respectant leur singularité, leur rythme et leur système de valeurs.

Les actions auprès de groupes de jeunes

L’action auprès des groupes de jeunes est un des supports privilégiés à la relation éducative.

Elle est mise en œuvre à la suite d’un repérage et d’une analyse d’une situation sur un territoire. Elle s’appuie sur une dynamique interne propre à chaque groupe. L’appartenance au groupe (naturel ou constitué par l’éducateur) favorise des temps privilégiés de socialisation.

Les actions collectives ont aussi pour but de développer des valeurs : le dépassement de soi, la solidarité, le partage et le respect de l’autre avec ses différences.  Cependant, l’intérêt de ces activités réside dans le fait qu’elles découlent à la fois du désir du jeune mais aussi de l’éducateur. En effet, c’est bien la prise en compte de la demande des jeunes et l’implication des éducateurs qui rendent opérant la dynamique du groupe. 

Le Développement Social Local (D.S.L)

Le Développement Social Local, tend à favoriser l’implication et l’organisation des habitants, dans des projets pouvant contribuer à l’amélioration de leur qualité de vie.

Les habitants et plus largement les personnes ressources d’un territoire doivent être des acteurs à part entière d’une même ambition sur un projet commun. L’objectif visé est bien le développement même de l’environnement dans sa globalité. 

Les éducateurs en lien avec les « acteurs locaux » (habitants, personnes ressources, institutionnels) peuvent se présenter comme des accompagnateurs, des médiateurs pouvant susciter des initiatives de la part des habitants d’un quartier. 

Le Développement Social Local réclame une inscription dans la durée.

La médiation sportive

La pratique sportive, essentielle pour les jeunes, représente un outil d’éducation et de transmission des valeurs et elle peut-être un support de gestion des difficultés apparentes sur les quartiers. En effet, les activités sportives sont souvent la réponse la plus efficiente et la plus adaptée aux formes de précarisation, de stigmatisation et d’exclusion car elles s’adressent à des publics qui peuvent être caractérisés comme étant en rupture ou marginalisés. 

Les 2 médiateurs sportifs organisent des activités sportives sous forme d’ateliers, « aux pieds d’immeubles » des QPV, sur les terrains de proximité et sur les plateaux sportifs utilisés par l’Education Nationale. Ceci, afin de re-humaniser l’espace public grâce à des permanences régulières au cœur des quartiers.

Ce projet qui se déroule le mercredi après-midi, le samedi, durant les vacances scolaires et en fin d’après-midi à la belle saison vise à sensibiliser les jeunes et les habitants au civisme, à la citoyenneté, à prévenir toutes formes d’incivilités et de petite délinquance en utilisant le sport comme un outil d’insertion et d’inclusion sociale. Les jeunes sont accompagnés vers un licenciement en club selon leurs appétences.

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